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11 minutes de lecture

Sujets: bonheur professionnel, rétention, santé psychologique

«Ferais-je ça toute ma vie?» : Défaire le FOMO dans ta vie professionnelle

15 mars 23

« 48% des personnes qui ont changé d’emploi en 2022, auraient finalement préféré rester dans leur ancien emploi. »

Julianne, 26 ans, est assistante marketing dans une firme spécialisée depuis 1 an. Elle a choisi le poste parce qu’elle aimait l’ambiance, les gens et puis on lui avait promis de beaux défis et même un voyage d’affaires pour un gros client à l’automne. 11 mois plus tard, la démotivation se pointe le bout du nez. On dirait que ses journées ne sont plus aussi étincelantes que lors de son entrée. Les gens ont quelques défauts (comme Luc et sa fâcheuse tendance d’envoyer des tâches urgentes à 16h47), elle commence à bien saisir son carré de sable et se retrouve face à une sorte de routine qui la laisse confuse.

«Suis-je à ma place?», «Il me semble que je n’ai pas beaucoup de valorisation.» et puis le fameux : «Vais-je faire ça toute ma vie?». 

D&P Developpement Professionnel

Un phénomène des années 2000

C’est connu. Notre Julianne fictive n’est pas la seule. Ce sentiment de lassitude après une année avec la même chose (ou personne). Est-ce qu’une impression de déjà-vu vous traverse l’esprit ? 

Je me dois d’ailleurs de dire qu’une partie considérable des personnes avec qui je parle pour des postes ont plus de 3 à 4 emplois où ils ne sont restés qu’un an ou moins. Et ça en reste étonnant. 

On s’arrête 3 bonnes secondes (bateau-bateau) à l’arrêt stop ici. 

Plusieurs raisons expliquent des départs et ce n’est pas toujours la lassitude qui prévaut (fins de contrats, fermeture d’entreprise, fausses promesses, changement drastique des conditions de travail & risques psychosociaux élevés ou bien raisons personnelles).

Le sujet abordé se résume plutôt avec les deux phrases suivantes : « j’ai fait le tour. » et « je veux relever de nouveaux défis ».

Particulier qu’on se lasse d’un travail comme on se lasse de quelqu’un parce qu’on a «fait le tour», au lieu de chercher à le maîtriser en profondeur et construire quelque chose de meilleur dans notre créneau, non?

Avant les années 2000, rare était celui qui détenait le luxe de se «lasser» de son travail, peu importe s’il était nocif pour sa santé ou n’utilisait pas son potentiel. Aujourd’hui, puisqu’on en a l’occasion, on peut facilement pencher vers un autre extrême : la consommation du travail.

Monday.com

Moi, consommer mon travail?

Il est sain de travailler. Cet énoncé est une vérité (presque) absolue. Ce n’est pas parce que l’utilisation d’une machine est déficiente que la machine n’est pas utile en elle-même. Je tiens donc à rétablir que le travail contribue à la santé psychologique de chaque humain, même si son utilisation/organisation peut être déficitaire. En effet, outre la réponse à un besoin de socialiser et de se sentir utile, une profonde satisfaction peut être vécue quand l’on persévère dans une voie et que l’on y contribue au mieux de notre volonté et de nos compétences. On est faits pour vivre à l’extérieur de notre propre personne.

Également, autre qu’un développement spécifique à un domaine, c’est notre caractère que l’on développe avec le travail. Et la résilience est un des personnages principaux dans cette histoire.

« Mais je m’ennuie! », « J’ai besoin d’être occupé. »

D’emblée, il y a une différence à faire entre un ennui sain et un bore-out

Un ennui sain :  Tu as fait tes tâches de la journée, atteint tes objectifs et il te reste encore un peu de temps. Tu le prends alors pour réfléchir sur tes façons de faire, faire le point sur ton énergie, planifier tes tâches des prochains jours. 

Ce type d’ennui, on le vit de moins en moins parce qu’on est constamment sollicité et on peut penser que c’est ça, vivre la vie à fond.  

On peut alors en arriver à être beaucoup plus des spectateurs que des acteurs dans notre propre vie professionnelle. Ce qui nous apporte ce-dit sentiment de «fear of missing out». 

Prendre soin de toi en prenant soin de ton travail

Tu veux savoir si tu consommes ton travail? Voici les symptômes :

  1. Dès que tu sens de l’ennui parce que tu as maîtrisé (selon toi) tes responsabilités, tu changes d’emploi et tu ne mentionnes pas ton insatisfaction à ton employeur actuel.
  2. Tu critiques les manières de faire et la direction de ton entreprise, mais tu ne prends pas action personnellement.
  3. Tu vois ton travail comme étant quelque chose qui devrait combler tous tes besoins pour être adéquat.

Le dernier signe est crucial. Le travail rémunéré a pris une place prépondérante dans notre vie moderne, car nous avons construit une société qui y accorde une grande valeur extérieure, majoritairement utilitaire et productive (on ne changera pas le système capitaliste demain matin!). 

Cependant! Comme Amélie Lesage-Avon, conseillère en orientation, le souligne ici : 

« Il est vrai qu’il faut tendre vers l’idéal lors d’un choix de carrière. Cependant, il peut être risqué d’entretenir l’idée que l’emploi parfait existe forcément quelque part. »

 Pour plusieurs (et peut-être pour toi), une profession devient le noyau de leur planète terre et par le fait même, de leur valorisation personnelle comme ils ne s'investissent pas selon leurs intérêts/compétences ailleurs ou n’entretiennent pas de liens durables à l’extérieur du cadre du travail. 

Ou encore, 

Ils ne savent pas : 

  1. Ce qu’ils aiment
  2. Ce dans quoi ils sont doués
  3. Ce qui a du sens pour eux (ci-bas, ce qui provoque du sens chez l’humain moyen) : 
    • L’utilité sociale de ce qu’on fait
    • La rectitude morale de la mission/tâche
    • Les occasions d’apprentissage au quotidien
    • L’entretien de relations de qualité 

Et la convergence de ses trois aspects dans notre vie nous donne une raison de se lever le matin. Que tu sois salarié ou non.

Mais on peut donc jongler indéfiniment avec un sentiment d’insatisfaction et d’ennui puisqu’une entreprise peut difficilement combler ces 3 aspects constamment

Penser et Agir

L’antidote 

La solution? C’est à toi de prendre les rennes de ta vie et d’orienter tes activités pour répondre à ses 3 aspects. Comment le faire? 

  1. En choisissant délibérément un milieu qui te permet de répondre aux 3 aspects (ça relève du miracle, d’autant plus qu’une offre d’emploi est rarement équivalente à ce qui se passe dans les couloirs, mais c’est possible!) ;
  2. En ayant un emploi qui te permet de répondre à 2 aspects (si c’est seulement un aspect, l’écharde sera douloureuse à 35h/semaine) et prendre du temps pour combler le 3e aspect à l’extérieur du travail rémunéré ;
  3. En choisissant un employeur préoccupé par le bien-être de son équipe, avec lequel tu pourras mentionner tes zones d’insatisfaction et qui sera ouvert à te faire évoluer et, par le fait même, évoluer son entreprise de manière saine (un ne va pas sans l’autre et fera l’objet d’un autre solide bilan).

Alors, avant d’envoyer ton CV et d’accepter un poste parce que « je suis tanné de ce que je fais actuellement », amorce cette réflexion, discute avec ton employeur et tu peux même nous contacter pour explorer ensemble si tu es réellement prêt à faire un saut ailleurs!

C’est une belle porte que l’on a présentement de pouvoir se diriger ailleurs (et ça pousse les entrepreneurs centrés seulement sur la croissance à se remettre en question), mais n’oublions pas que c’est une épée à double tranchant de devoir sans cesse s’adapter et tout réapprendre.

Le temps de me renvoyer la balle

En me lisant, il vous vient peut-être à l’esprit une réaction à la Guy Jodoin au Tricheur à TVA qui se dit : hey, pis j’pense à ça... « Les recruteurs, ils contribuent à cette consommation du travail, non? ». Vous êtes futés. On ne peut rien vous cacher.

La bonne nouvelle ici, c'est que chez Aleanza, nos experts en recrutement s'engagent à briser le cycle de consommation d'emplois en vous aidant à trouver le poste accordé à vos besoins, afin que vous puissiez vous épanouir dans votre carrière à long terme.

N'hésitez donc pas à m'écrire!

Experte-conseil en recrutement durable Laurie Desharnais

Il n’a fallu que quelques minutes pour tomber sous le charme naturel de Laurie! Tant par son intelligence que sa bonté flagrante, elle a démontré la plus value indéniable de sa présence au sein de l’équipe d’Aleanza. Accumulant les mentions d'excellence, sa créativité, sa proactivité et son désir toujours plus grand de vous épater, l'amène à mettre en place des solutions étonnantes. Jumelez à ses études en ressources humaines et gestion de projets l'expérience qu'elle acquiert au quotidien et vous obtiendrez une experte-conseil aux couleurs d'Aleanza.

RÉFÉRENCES :

Audebran, L.K. (2018). Le management responsable, une approche axiologique. Pul.

Gupta, M., Sharma, A. (2021). Fear of missing out : A brief overview of origin, theoretical underpinnings and relationship with mental health. National Library of Medecine. World J Clin Cases. Jul 6;9(19):4881-4889. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8283615/

Innovation et recherche (2021, 23 septembre). Le travail, c'est la santé? https://innovation.agefiph.fr/articles/le-travail-cest-la-sante

Poirier, P.J. (2022, 21 septembre). Pourquoi de plus en plus d’employé·es se rendent compte que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs ? Isarta. https://isarta.com/infos/pourquoi-de-plus-en-plus-demploye%C2%B7es-se-rendent-compte-que-lherbe-nest-pas-forcement-plus-verte-ailleurs/

Suzman, J. (2020). Travailler, la grande affaire de l’humanité. Flammarion.